Politique de mobilité durable

politique-mobilite-durable-2030Le 17 avril 2018, le gouvernement du Québec a dévoilé la Politique de mobilité durable – 2030 : Transporter le Québec vers la modernité, ainsi que le Plan d’action 2018-2023. On y reconnait que la mobilité des personnes et des marchandises doit être significativement améliorée, et que le secteur des transports doit réduire son utilisation de combustibles fossiles et ses émissions de GES.

Nous voulons que le Québec de 2030 soit un leader nord-américain de la mobilité durable et intégrée. Nous nous sommes fixé des cibles ambitieuses pour réduire le temps dans les transports, les déplacements en automobile en solo et les dépenses des familles associées au transport.

Ces objectifs visent à accroître notre qualité de vie (…). Ces gestes nous permettront de poursuivre notre croissance économique. Nous repensons les mouvements, et tout ce qui les entoure, pour mieux avancer, tous ensemble.  Pour que les familles puissent se réunir plus facilement, et que les biens soient acheminés et les services accessibles rapidement, partout sur le territoire.

Ensemble, nous faisons de la mobilité durable un projet d’avenir pour le Québec.

Philippe Couillard

Pour ce faire, un premier plan d’action vise dix cibles regroupées sous trois grandes orientations :

  1. UNE MOBILITÉ AU SERVICE DES CITOYENS
    Cible 1 : 70 % de la population québécoise a accès à au moins quatre services de mobilité durable
    Cible 2 : Réduction de 20 % du temps de déplacement moyen entre le domicile et le travail
    Cible 3 : Réduction de 25 % du nombre d’accidents mortels et avec blessés graves par rapport à 2017
  2. UNE MOBILITÉ À PLUS FAIBLE EMPREINTE CARBONE
    Cible 4 : Diminution de 20 % de la part des déplacements effectués en auto solo à l’échelle nationale
    Cible 5 : Réduction de 40 % de la consommation de pétrole dans le secteur des transports sous le niveau de 2013
    Cible 6 : Réduction de 37,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur des transports sous le niveau de 1990
  3. UNE MOBILITÉ À L’APPUI D’UNE ÉCONOMIE FORTE
    Cible 7 : 15 milliards de dollars de ventes annuelles pour le secteur québécois des équipements de transport terrestre
    Cible 8 : Augmentation de 25 % des tonnages de marchandises transbordés dans les ports et les centres intermodaux ferroviaires du Québec
    Cible 9 : Réduction des coûts associés à la congestion pour les entreprises dans les régions métropolitaines de Montréal et de Québec
    Cible 10 : Réduction de 20 % des dépenses brutes des ménages allouées au transport (en dollars constants de 2017)

Il s’agit sans contredit de pas dans la bonne direction. Par rapport aux précédentes, cette nouvelle politique se démarque par son ambition. Le transport en commun et le transport actif y sont encouragés, et les mesures proposées sont nettement guidées par la préoccupation de réduire les pertes de temps et d’argent causées par la congestion routière, ainsi que de réduire les émissions de GES. Tout cela doit aussi permettre de « poursuivre notre croissance économique ». Il s’agit là de notre principale réserve. Selon ce programme, la mobilité devrait essentiellement contribuer au développement économique, alors que selon nous, l’objectif premier doit avant tout être la réduction des émissions de GES. Ces objectifs sont-ils conciliables ?

L’annonce du prolongement de l’autoroute 19, quelques jours seulement après le lancement de la politique de mobilité, nous porte à en douter. Évidemment, nous sommes en pré-campagne électorale, où l’on s’efforce de séduire les électeurs. Dans le contexte politique québécois, les circonscriptions des couronnes métropolitaines ont un poids très important dans l’issu du scrutin, et tous les partis cherchent à gagner leur appui. Reste à savoir qui prendra le pouvoir en octobre prochain et quelles suites donnera-t-il à ces propositions ?