Le Bureau d’audiences publiques en environnement a publié son rapport sur le projet de réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le BAPE soulève plusieurs questions restées sans réponses et critique sévèrement le projet. Si lors de son annonce, celui-ci en avait séduit plusieurs (un train électrique, que demander de plus !), une analyse le moindrement poussée relevait les lacunes et failles de cette proposition qui semble n’avoir d’autres objectifs que de procurer un rendement financier intéressant à la CDPQ et à ses partenaires. En effet, alors que la lutte aux changements climatiques doit être une priorité, la mise en place de ce réseau électrique n’entraînerait une réduction annuelle d’émission de GES de seulement 35 000 tonnes, selon la dernière analyse de la CDPQ. Notons que cette évaluation omet les émissions liées au béton nécessaire à la construction du réseau. Si on les prend en compte, il faut alors au moins 25 ans avant que le bilan carbone devienne négatif. De plus, par son tracé et l’emplacement de ses antennes est et ouest, le REM ne desservira pas les zones les plus densément peuplées et favorisera l’étalement urbain, entrainant ainsi une hausse d’émissions de GES.
Considérant la somme à investir (estimée pour l’instant à près de 6 milliards $ mais qui risque d’atteindre les 8 milliards $), il serait possible de faire beaucoup mieux, tant au niveau du service offert aux usagers que dans la réduction des GES. À titre d’exemple, la proposition de Grand déblocage permettait, pour un investissement similaire, d’aller chercher 460 000 nouveaux usagers en transport électrifié (contre 120 000 pour le REM) et de diminuer les émissions annuelles de GES de près de 400 000 tonnes. Pour plus de détails, Un Skytrain nommé délire résume notre analyse du projet de la CDPQ.
Pour le professeur Patrick Condon, de l’University of British Columbia (UBC), le skytrain «relève d’une vision totalement dépassée et excessivement coûteuse des transports collectifs. Pour le même prix que le REM, conclut-il, Montréal pourrait avoir de 5 à 10 fois plus de kilomètres de rails en surface, servant mieux la population là où l’argent dépensé va réduire et non augmenter les émissions de GES.»
En somme, le SkyTrain proposé par la CDPQ est la mauvaise technologie, mise en place au mauvais endroit et pour les mauvaises raisons. Considérant l’urgence de réduire nos émissions de GES afin d’atténuer les changements climatiques et les moyens limités dont nous disposons pour le faire, nous devons choisir une meilleure option. Il importe de se mobiliser rapidement afin d’influencer les décideurs en ce sens. Nous invitons ceux qui désirent se joindre à nous pour cela à nous contacter dès maintenant à mobilisation@coalitionclimatmtl.org.
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