Pour tenter de limiter les changements climatiques, plusieurs administrations publiques de par le monde se fixent d’ambitieuses cibles de réduction d’émissions de GES. Pour les atteindre, elles visent à diminuer la consommation des hydrocarbures et produire de l’énergie « 100% renouvelable ». Considérant que la communauté scientifique appelle à l’abandon des combustibles fossiles d’ici le milieu du siècle, que ceux-ci comptent présentement pour plus de 80% de la consommation énergétique mondiale et finalement que cette dernière est en croissance, on réalise vite qu’il s’agit d’un immense défi. Malgré les propositions optimistes et les avancées que l’on veut encourageantes, la transition énergétique telle qu’on nous la fait miroiter est très peu probable.
Premièrement, le « 100% renouvelable » est trompeur, car bien souvent, il ne concerne que la production d’électricité. Or, c’est toute notre consommation énergétique qui doit s’affranchir des hydrocarbures, incluant le transport sous toutes ses formes, la machinerie, les procédés industriels, etc. Malgré des exploits techniques comme le tour du monde réalisé par l’avion Solar Impulse, le jour est loin, si jamais il arrive, où des gros porteurs électriques assureront des liaisons intercontinentales, des portes-container traverseront le Pacifique sans brûler de mazout lourd ou du ciment sera produit dans des fours solaires.
Le second enjeu réside dans la croissance de la demande. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation mondiale d’énergie devrait croître de 48% d’ici 2040 (par rapport à 2016). Or, au rythme actuel, l’augmentation de l’offre d’énergies renouvelables ne suffit même pas à combler l’augmentation de la demande. À moins de progrès technologiques inattendus et spectaculaires, la seule solution réaliste consiste à diminuer notre consommation d’énergie. La véritable transition ne pourra guère emprunter d’autres voies.
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