Agir sur les changements climatiques

agir-changement-climatiqueUn groupe de plus de soixante chercheurs canadiens, réunis au sein de Dialogues pour un Canada vert, a publié récemment Agir sur les changements climatiques.  Inquiets des conséquences des changements climatiques, ces universitaires provenant de toutes les provinces canadiennes présentent dans ce document des options de réduction des émissions de gaz à effet de serre basées sur la science.

Partant du constat que l’inaction face aux changements climatiques nous mènera à des catastrophes, les chercheurs canadiens nous pressent de débuter dès maintenant la transition vers une société sobre en carbone.

Mettant en commun leur expertise dans des domaines scientifiques variés, ils ont identifié dix orientations stratégiques en matière de politiques climatiques pouvant être adoptées immédiatement.  La première consiste à établir un prix sur le carbone, par le biais d’une taxe nationale ou un programme de plafonnement et d’échange des droits d’émissions.

L’équipe suggère également d’éliminer toutes les subventions directes et indirectes destinées à l’industrie des combustibles fossiles, de passer à des moyens de transport et de production d’électricité à faible émission de GES, d’intégrer dans les stratégies de réduction des GES l’aménagement du territoire et la planification urbaine, de soutenir la transformation des bâtiments pour rendre leur bilan carbone neutre ou même positif, sans oublier la protection de la biodiversité, de la qualité de l’eau, des forêts, des terres agricoles et de ressources de la mer.

En soi, aucune de ces propositions n’est révolutionnaire.  On reprend ici des idées suggérées depuis quelques années et dont certaines sont même déjà en application dans d’autres pays.  Il faut cependant retenir deux choses de cet exercice.  Premièrement, il est étayé par une solide équipe de scientifiques dont les connaissances et l’expérience donnent une indéniable crédibilité au rapport ; nous ne sommes plus ici au rayon de la chronique !  Deuxièmement, on retient clairement que toutes les solutions amenées sont dès maintenant réalisables techniquement. Ce qui empêche leur mise en oeuvre demeure essentiellement l’absence de volonté politique.

Les scientifiques ont bien fait leur travail : ils nous ont alertés du danger et nous ont dit ce que nous pouvons faire pour l’éviter. À nous de faire le notre : nous doter des moyens politiques et sociaux pour effectuer dans les meilleurs délais cette transition désormais impérative vers une économie post-carbone.