Elections 2018 – Comparaison des programmes

voteLe premier octobre prochain auront lieu les élections provinciales. La lutte et l’adaptation aux changements climatiques ne peuvent plus se limiter aux gestes individuels ; elles exigent aussi que les administrations publiques légifèrent pour les appuyer et les mettre en oeuvre. Il importe donc de choisir les élus qui travailleront le mieux dans ce sens au cours des quatre prochaines années. Pour guider votre choix, nous avons résumé les programmes et engagements des cinq principaux partis en lice. Nous vous invitons à en prendre connaissance et, surtout, à aller voter !

 

 

Sommaire :


COALITION AVENIR QUÉBEC

CAQ-logo
Pour la CAQ, l’environnement est un thème parmi les autres. Les mesures proposées, peu nombreuses et plutôt timides, s’insèrent dans un scénario de maintien des affaires. Il n’est pas ici question d’entreprendre une véritable transition énergétique, ni de faire de la lutte et de l’adaptation aux changements climatiques des priorités du gouvernement.


 Environnement (extraits du programme)

Exportation d’électricité propre

L’électricité propre exportée chez nos voisins canadiens et américains remplace la production à partir du gaz, du charbon ou du nucléaire. Cela permet d’éliminer l’émission de millions de tonnes de GES et constitue la contribution la plus importante du Québec à la lutte contre les changements climatiques. Un gouvernement de la CAQ fera de l’augmentation de nos exportations d’électricité une priorité.

Gaz à effet de serre

Le respect des grands objectifs de réduction des gaz à effet de serre adoptés par la communauté internationale. Un gouvernement de la CAQ favorisera les innovations technologiques et réglementaires en ce sens.

Efficacité énergétique

La consommation responsable d’énergie et adoption de politiques conformes aux principes du développement durable.

Objectif zéro déchet

La modernisation de nos centres de tri ainsi que des normes et règlements afin de valoriser la matière recyclée et éviter l’enfouissement. Recyc-Québec doit être un acteur de premier plan afin d’atteindre l’objectif de « zéro déchet ».

Code du bâtiment

La modernisation des exigences du Code national du bâtiment pour encourager l’adoption de produits et techniques ayant une performance énergétique supérieure dans les nouvelles constructions.

Économie verte

Un effort concret pour les sciences de l’environnement, les technologies vertes, l’efficacité énergétique et les sources d’énergie alternatives comme l’hydrogène ou encore le développement de modes de transport moins polluants.

Protection des milieux humides

La protection adéquate de ces écosystèmes fragiles qui jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les gaz à effet de serre, la prévention des inondations et la préservation de la faune et de la flore.

Transport (extraits du programme)

Décongestion de Montréal et ses banlieues

Un gouvernement de la CAQ agira sur tous les fronts : accroître le transport collectif, mettre à niveau notre réseau routier et profiter des technologies innovantes. Une enveloppe de 10 milliards de dollars dans le Programme québécois des infrastructures (PQI) sera réservée pour réaliser un ambitieux plan de décongestion d’ici 2030.

Troisième lien

La mise en chantier dès le premier mandat d’un troisième lien entre Québec et Lévis.

Transport collectif

La poursuite de la réalisation du REM, prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, projet de tramway pour l’est de Montréal, appui au projet de réseau structurant de transport en commun à Québec et développement de nouveaux corridors d’autobus et de voies réservées.

Transports alternatifs

Une augmentation de l’offre de stationnements incitatifs et un soutien au covoiturage.

Électrification des transports

Une filière industrielle et technologique dans les composantes du transport électrique. En plus de créer des emplois bien payés, l’électrification des transports permettra de réduire l’important déficit commercial du Québec. À terme, les automobilistes québécois ne seront plus les otages des hausses de prix des compagnies pétrolières.


 

PARTI LIBÉRAL DU QUÉBEC

PLQ-logo
Sur le site du PLQ et dans les documents qu’il présente, on ne trouve pratiquement aucune mention spécifique de la lutte et de l’adaptation aux changements climatiques.

Comme la CAQ, le PLQ s’en tient essentiellement au maintien des affaires. Nulle part on ne perçoit qu’il reconnait l’urgence climatique. Les mesures proposées vont dans le sens de la continuité de ce qui a déjà été entrepris ou proposé.


 Transport (extraits du document Résolution-cadre telle qu’adoptée au 33e congrès des membres du PLQ)

11.  Le gouvernement du Québec agisse activement en faveur d’une plus grande fluidité du transport dans la grande région de Montréal afin de limiter les impacts de la congestion routière sur l’économie, la santé et l’environnement, et ce, en :

11.1.  Conduisant progressivement à une décongestion de la circulation en favorisant le covoiturage, le transport en commun ou le transport actif ;
11.2.  Contribuant à une limitation des émissions de GES et autres polluants toxiques, nocifs pour la santé et la qualité de l’air ;
11.3.  Concernant les voitures individuelles et le transport de marchandises ;
11.4.  Améliorant l’attractivité et la compétitivité de Montréal ;

12.  Le gouvernement du Québec s’engage à faire de l’intermodalité du transport en région une priorité pour les prochaines années en développant une politique des transports qui soit juste et équilibrée, et qui repose sur l’utilisation de l’ensemble des moyens de transport, en :

12.1.  Encourageant davantage la mobilité verte grâce à l’installation de bornes de recharge électriques pour les voitures et à des mesures financières incitatives ;
12.2.  Offrant une alternative à la voiture individuelle par le biais du covoiturage ;
12.3.  Élaborant dans les zones peu denses une  politique des transports en commun ambitieuse et de qualité qui :

12.3.1 Réponde aux objectifs prioritaires d’accessibilité, de confort et de prix ainsi qu’aux besoins de financement nécessaires et récurrents supportant ces objectifs ;
12.3.2  Génère des retombées économiques pour les régions ;

12.4.  Mettant en place un service de VTC collectifs (minibus) qui complète le service normal de bus et qui :

12.4.1 Conditionne leur mise en service à la demande ;
12.4.2  Présente l’avantage de disposer d’un service de transport flexible ;
12.4.3   Facilite les correspondances avec les autres moyens de transport, tels le bus et le train.

La section  Permettre aux générations futures de vivre dans un environnement sain mentionne les principales mesures prises par le gouvernement de Philippe Couillard dans le cadre du dernier budget 2018-2019 :

  • Renforcer l’efficacité énergétique par une bonification de 30 M$ du programme Éco-performance;
  • Réduire le recours aux combustibles fossiles par une bonification de 92 M$ en faveur de Roulez électrique, par la mise en place d’une filière hydrogène dotée d’une enveloppe de 17 M$ et par le maintien temporaire des crédits d’impôt remboursables pour la production des biocarburants;
  • Poursuivre le déploiement de l’économie circulaire par l’allocation de 45 M$ de dollars supplémentaires au programme de biomasse forestière résiduelle;
  • Instauration d’un fonds innovant pour la transition énergétique doté de 15 M$;
  • Garantir la préservation de nos écosystèmes inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

On y rappelle aussi que « Le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE), aussi appelé « marché du carbone », est le fer de lance du Québec dans la lutte contre les changements climatiques. » et que « le Québec devenait la première province canadienne à mettre sur pied une norme véhicules zéro émission (VZE) , qui est entrée en vigueur le 11 janvier 2018. »


PQ-logo

PARTI QUÉBECOIS

Selon son programme, le Parti Québécois entend : « Placer la lutte contre les changements climatiques au sommet des priorités de l’État ». S’il vise à « Diminuer de façon importante les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030», il ne fixe pas de cible chiffrée à cet effet.

Au niveau des engagements, soulignons :

  • Le Grand Déblocage dans la région de Montréal, qui prévoit une baisse du trafic de 10 % et une diminution des émissions de GES de 280 000 tonnes par année, avec :
    • De nouveaux réseaux totalisant 200 kilomètres, comprenant des nouvelles dessertes de tramway sur l’île de Montréal et la Rive-Sud, et des nouvelles dessertes de voies réservées pour bus rapides à Laval, dans la couronne nord, et sur la Rive-Sud, de Sainte-Julie à Châteauguay;
    • La renaissance des trains de banlieue, ce qui inclut de nouvelles dessertes vers Joliette, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, le Suroît et davantage de départs pour le train de l’Est, la ligne Deux-Montagnes, le train de l’Ouest, et le train de Saint-Jérôme;
    • Une phase 2 qui inclura le covoiturage, l’autopartage, ainsi que le transport actif.
    • Des voies réservées pour le transport collectif sur les autoroutes (13, 15, 19, 20, 30, etc.);
  • Mettre en place une application de covoiturage pour les trajets en heures de pointe, par laquelle le conducteur et le passager recevraient 4 $ par trajet;
  • Encourager le télétravail, en instaurant un crédit d’impôt aux entreprises la première année, puis des incitatifs financiers par la suite; d’ici 2025, le PQ souhaite avoir 200 000 télétravailleurs de plus;
  • Imposer un indicateur d’empreinte de carbone pour tous les projets majeurs bénéficiant d’un financement public;
  • Électrifier 100 % des autobus scolaires d’ici 2030;
  • Installer 2000 bornes de recharge rapide d’ici 2020;
  • 50 % des véhicules légers vendus au Québec en 2030 devront être rechargeables (PHEV ou EV);
  • 100 % des véhicules légers vendus au Québec en 2035 devront être rechargeables (PHEV ou EV).

 Réaliser la transition énergétique (extraits du programme)

Placer la lutte contre les changements climatiques au sommet des priorités de l’État :

  • Diminuer de façon importante les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et adopter une disposition en ce sens;
  • Réaliser l’indépendance énergétique du Québec en diminuant de façon importante notre consommation d’hydrocarbures, en les remplaçant par des énergies renouvelables qui nous appartiennent;
  • Retrouver une balance commerciale énergétique positive d’ici 2030;
  • Utiliser un minimum de 10 % de gaz naturel de source renouvelable au Québec en 2030, en soutenant des projets de biomasse et de biométhanisation;
  • Favoriser la conversion accélérée des industries dépendantes du mazout lourd et du charbon vers l’énergie thermique propre;
  • Renommer le ministère des Transports « ministère de la Mobilité durable » et lui donner le mandat de mettre en œuvre une stratégie intelligente de transition énergétique dans le secteur des transports, y compris ferroviaire;
  • Adopter une loi-cadre de mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat;
  • Imposer un indicateur d’empreinte de carbone pour tous les projets majeurs bénéficiant d’un financement public;
  • Inciter la Caisse de dépôt et placement, Investissement Québec et l’ensemble des régimes de retraite publics et parapublics à faire un désinvestissement dans les énergies fossiles;
  • Créer un ministère du Climat, de l’Environnement et de l’Énergie.

Mettre en œuvre une politique industrielle verte ayant pour objectifs d’opérer la transition écologique, de diminuer les importations et de créer de la prospérité pour le Québec :

  • Évaluer la faisabilité d’un train ou d’un monorail électrique interurbain menant, à terme, à un réseau panquébécois;
  • Améliorer et renforcer la loi zéro émission;
  • Adopter un système de bonus-malus fiscalement neutre encourageant l’achat et l’utilisation de véhicules écoénergétiques;
  • Adopter une norme limitant la teneur en carbone des carburants;
  • Attirer les entreprises manquantes pour compléter les chaînes de valeur à haute valeur ajoutée, comme la chaîne de valeur de la batterie au lithium;
  • Intégrer verticalement la filière des transports électriques, incluant l’extraction du lithium et d’autres minerais reliés à cette industrie, la transformation locale des matières premières, la fabrication de pièces et de composantes en aluminium et en composite, la fabrication de batteries et, finalement, de véhicules et de produits connexes;
  • Développer une filière industrielle de véhicules électriques tablant sur une abondance d’aluminium, d’énergie et de lithium bon marché;
  • Développer rapidement une réelle infrastructure de recharge rapide sur les grands axes du territoire;
  • S’assurer que l’État est exemplaire en matière d’électrification des transports avec ses propres flottes;
  • Soutenir le développement et la mise en marché des technologies québécoises en électrification des transports et en stockage d’énergie;
  • Moderniser le secteur manufacturier pour réduire les GES, notamment par la conversion des systèmes de chauffage et des procédés industriels vers des énergies renouvelables;
  • Modifier la Loi sur la qualité de l’environnement en vue d’interdire la production et la vente de tout dispositif destiné à contourner les seuils d’émissions de contaminants dans l’atmosphère, et appliquer des sanctions pénales importantes en cas de défaut;
  • Mettre sur pied une consultation nationale à la suite de la présentation de notre plan d’indépendance énergétique visant la sortie du pétrole à l’horizon 2050 (Maîtres chez nous! phase 2) afin que cette stratégie soit appuyée par le peuple québécois et qu’il la fasse sienne, comme il l’a fait pour la première phase, en 1962, sous l’impulsion de René Lévesque et de Jean Lesage;
  • S’assurer qu’Hydro-Québec ne soit jamais partiellement ou entièrement privatisée afin que la société d’État demeure réellement transparente et redevable envers le peuple québécois, en réitérant clairement qu’HydroQuébec appartient au seul peuple québécois;
  • Créer un fonds d’innovation en transition énergétique dans lequel les Québécois pourront investir pour financer les projets de ce domaine et offrant aux investisseurs un véhicule de placement qui en rencontre les objectifs;
  • Soutenir la création d’une grappe industrielle pour le secteur bioalimentaire;

Décentraliser la mise en œuvre de la Politique énergétique :

  • Accorder des pouvoirs et des responsabilités aux régions et aux municipalités dans la mise en œuvre de la transition énergétique;
  • Donner accès à des conseillers techniques et à des programmes d’aide financière dans les communautés;
  • Soutenir le développement de réseaux de chauffage dans les quartiers urbains et les cœurs des zones rurales;
  • Favoriser les résidences, immeubles commerciaux et bâtiments administratifs autonomes en énergie (« zéro-net énergie »).

Innover, tant socialement que technologiquement, en matière énergétique :

  • Augmenter la littératie énergétique des citoyens, en collaboration avec les associations coopératives d’économie familiale (ACEF);
  • Mettre en place un réseau de groupes de ressources techniques en énergie, établi dans chacune des régions du Québec;
  • Donner la priorité aux écoles pour la mise en place de technologies d’efficacité énergétique et les intégrer aux activités d’apprentissage;
  • Identifier des priorités nationales en recherche, en développement et en démonstration, et les canaliser vers les centres de recherche et les partenaires industriels.

Sortir le Québec du pétrole

  • Utiliser les leviers légaux, réglementaires, judiciaires et politiques pour freiner le projet Énergie-Est et tout autre projet de transport de pétrole produit ou raffiné hors Québec aux fins exclusives d’exportation, par oléoduc, par navire ou par rail;
  • Interdire l’exploration et l’exploitation du pétrole de schiste et du gaz de schiste sur l’ensemble du territoire québécois;
  • Protéger l’île d’Anticosti et les baies gaspésiennes;
  • Tenir un BAPE sur les projets d’hydrocarbures actuellement en cours, afin de s’assurer notamment de l’acceptabilité sociale et de la réduction de l’empreinte écologique;
  • Mettre fin à l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures en retirant graduellement les permis peu ou pas actifs;
  • Abroger la Loi sur les hydrocarbures et ses règlements afférents.

Réformer en profondeur le Code du bâtiment, faciliter la conversion des bâtiments commerciaux aux normes LEED, appliquer les principes d’efficacité énergétique dans le bâtiment et rendre publique l’utilisation d’énergie par rapport à la surface des bâtiments industriels, institutionnels, commerciaux et résidentiels à forte densité.

Pour mettre en œuvre cette vision et atteindre nos objectifs, notre gouvernement n’hésitera pas à mobiliser tous les leviers de souveraineté économique disponibles. Tous devront s’engager dans ce combat vital, entre autres nos sociétés d’État, particulièrement Hydro-Québec. La gestion du Fonds vert devra également être repensée en fonction de nos objectifs à cet égard.

Pour atteindre pleinement nos cibles en matière de lutte contre les changements climatiques, nous devons faire du Québec un pays afin qu’il puisse agir librement sur la scène internationale. Le Québec doit posséder tous ses outils pour mettre en place des changements d’une telle ampleur. C’est la condition essentielle à une lutte efficace pour la protection des écosystèmes, pour la réduction des GES et pour l’avenir en général de notre planète.


QS-logo

QUÉBEC SOLIDAIRE

Québec Solidaire est résolument écologiste, comme en fait foi le premier chapitre de son programme, qui est relativement étoffée et pose d’entrée de jeu un diagnostic assez juste de la situation actuelle :  « Nous vivons incontestablement une crise environnementale qui ne se limite pas au très grave  problème du dérèglement du climat. À l’échelle planétaire, cette crise est manifeste dans l’épuisement des ressources, la dégradation des écosystèmes, la perte de la biodiversité, la raréfaction de l’eau douce, la désertification accélérée, les terres de moins en moins fertiles et plusieurs formes de pollution. Le constat est limpide : notre mode de vie basé sur la consommation n’est ni durable ni généralisable  à l’ensemble de la planète. Un choix de civilisation nous est posé. »

Parmi les mesures proposées, notons :

  • Réduire de moitié les tarifs de transport en commun
  • Investir 7,6 milliards $ de plus dans le développement des infrastructures pour un total de 13,3 Milliards $
  • Instaurer un système de bonus-malus afin de retirer progressivement des routes les véhicules à combustion interne et encourager l’achat de véhicules électriques, de sorte que seulement ceux-ci circuleront sur les routes du Québec en 2050
  • Rejeter bourse et taxe du carbone.

 


Lutte aux changements climatiques (extraits du programme de Québec Solidaire)

1.2.1 Objectifs à atteindre

Préconiser, d’ici 2050, une économie décarbonisée, c’est-à-dire de réduire de 95 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) en dessous du niveau de 1990, notamment en appliquant un plan de transition énergétique visant l’élimination des hydrocarbures dans la production et la consommation d’énergie et une réduction substantielle de l’utilisation de produits à base de dérivés du pétrole d’ici le milieu du siècle. Afin de rattraper le retard accumulé par rapport à nos engagements internationaux et afin de contenir la hausse moyenne de la température mondiale à 1,5 degrés Celsius, il faut accélérer la transition énergétique pour la période entre 2018 et 2030 de façon à atteindre 67 % de réduction en dessous du niveau de 1990. Au niveau international, il faut faire pression pour arriver à un nouvel accord légalement contraignant.

1.2.2 Premiers pas pour y arriver

D’abord, il importe de rejeter les moyens d’action qui nous mèneraient vers un maintien du statut quo :

a) S’opposer aux Bourses du carbone qui sont des outils d’enrichissement des multinationales, et qui risquent de devenir un nouvel instrument spéculatif.

b) Rejeter les fausses solutions techniques qui n’engagent pas de réelles réductions d’émissions des gaz à effet de serre (les agrocarburants, la géo-ingénierie, le stockage du carbone, etc.).

c) S’opposer aux taxes sur le carbone qui frappent surtout les plus pauvres. Pour parvenir à renverser la tendance actuelle au réchauffement climatique, Québec solidaire préconise, dans un premier temps, de revoir les comportements individuels et de s’inscrire dans une démarche globale et citoyenne de lutte aux changements climatiques :

d) Adopter des mesures incitatives visant les comportements individuels pour combattre les changements climatiques.

e) Faire un meilleur usage du réseau de l’éducation publique en offrant plus de cours sur les enjeux environnementaux, à tous les niveaux scolaires.

f) Faire la promotion des valeurs écologiques via les médias et les groupes environnementaux et lancer des campagnes de sensibilisation aux conséquences des changements climatiques et aux solutions envisageables.

g) Participer au mouvement populaire international, qui lie climat et justice sociale, et s’inspirer de ses recommandations. Il faut s’associer à toute la gamme des mouvements sociaux et politiques dans une campagne militante pour la justice climatique.

Toutefois, il est évident que des changements plus importants doivent être déployés pour atteindre les objectifs de réduction indiqués par la communauté scientifique. C’est pourquoi Québec solidaire préconise de revoir les politiques du Québec en matière d’énergie et de transport, mais aussi dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des matières résiduelles, de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du bâtiment.

1.2.3 Transport

Au Québec le transport est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc s’attaquer prioritairement à cet enjeu, principalement aux déplacements quotidiens dans les grands centres. Québec solidaire entend diminuer la prédominance de l’auto privée comme principal moyen de transport2. Pour y arriver, un gouvernement solidaire :

a) Préparera un vaste plan de transport à l’échelle du Québec, incluant le développement du transport public des personnes et celui du transport des marchandises.

b) Favorisera le développement des transports électriques et assurera l’accessibilité, l’universalité et, à terme, la gratuité des transports collectifs.

c) Le plan de transport devra aussi comporter le développement du transport actif (ex. pistes cyclables ) et une série de mesures pour limiter l’usage individuel de la voiture, particulièrement en milieu  urbain. Le plan comprendra aussi le soutien aux programmes d’auto-partage et des incitatifs  favorisant les véhicules électriques ou à faible émission de GES, en particulier là où le transport  collectif n’est pas disponible.

1.2.4 Souveraineté énergétique

Alors que les grandes entreprises nationales et internationales se préparent à nous enfoncer encore  davantage dans l’utilisation des énergies fossiles, il faut, au contraire, briser la dépendance au pétrole. Pour Québec solidaire, la souveraineté énergétique du Québec doit être prise en charge par le  secteur public et la transition vers un autre système énergétique doit comprendre en priorité les  économies d’énergie et les énergies renouvelables. La stratégie de l’État québécois doit être établie démocratiquement par toute la collectivité, dans laquelle les personnes salariées des secteurs  impliqués ont leur mot à dire en collaboration avec les citoyennes et citoyens des différentes  communautés concernées. C’est pourquoi Québec solidaire préconise de placer les entreprises œuvrant dans le domaine de  l’énergie sous contrôle public par une participation majoritaire de l’État en envisageant, au besoin,  la nationalisation complète.

1.2.4.1 Énergies renouvelables

Afin de rompre notre dépendance au pétrole, il est urgent de lancer un vaste chantier visant à développer la production d’énergies renouvelables et non polluante. C’est pourquoi un gouvernement solidaire :

a) Priorisera l’utilisation et le développement des énergies solaire, géothermique et éolienne afin de limiter au maximum tout recours supplémentaire à l’hydroélectricité et aux énergies fossiles.

b) Donnera au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) le mandat, avec plein pouvoir, d’études et recommandations avant tout nouveau projet de développement hydro-électrique.

1.2.4.2 Énergies fossiles et nucléaire

Le développement des énergies renouvelables doit s’accompagner d’une réduction concrète et réelle  des énergies polluantes et non renouvelables. Québec solidaire entend freiner tout développement  énergétique non écologiquement responsable et durable. C’est pourquoi, en plus des mesures énoncées dans la section « Transport » (1.2.3), un gouvernement solidaire :

a) Mettra fin à toute recherche et mise en exploitation d’énergie fossile telle que le pétrole dans le  Golfe du Saint-Laurent, les gaz de schiste et les ports méthaniers.

b) Éliminera la filière nucléaire au Québec, notamment en stoppant l’exploration et l’exploitation  de mines d’uranium.

1.2.4.3 Efficacité énergétique

Cependant, la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. Un gouvernement solidaire instaurera un programme d’efficacité énergétique comprenant tant la  rénovation des bâtiments existants que le resserrement des normes pour les nouvelles constructions  et les procédés industriels


 

PARTI VERT DU QUÉBEC

PVQ-logo
Le Parti Vert du Québec se présente comme un parti éco-socialiste, et son programme reflète bien ce positionnement. Les mesures proposées dans son programme sont nombreuses et généralement plus audacieuses que celles des autres partis.

Dans les grandes lignes, soulignons :

  • Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050
  • Instaurer la gratuité des transports en commun
  • Mettre en place un test climatique
  • Augmenter le prix du carbone et rationner les combustibles fossiles
  • Lutter contre la surconsommation

Engagements en environnement (extraits du programme)

Atteindre la carboneutralité d’ici 2050  

L’accord de Paris est clair; les pays du monde devront atteindre la carboneutralité d’ici l’année 2050 afin de limiter le réchauffement climatique à 1.5℃. Pour atteindre cet objectif sur le plan local, nous proposons une transition rapide des infrastructures québécoises. Les secteurs du transport, de gestion des matières résiduelles, d’agriculture et de l’immobilier seront particulièrement affectés. Nous reconnaissons que la transition énergétique doit être juste et qu’elle ne pourra être faite au détriment des personnes à faible revenu et des communautés rurales.

Augmentation du prix carbone et instauration d’un système de rationnement de combustibles fossiles

En 2017, le Québec a consommé près de 10 milliards de litres d’essence, surpassant toutes les années précédentes. Les deux tiers des véhicules vendus étaient des VUS ou des camions légers. Le statu quo n’est pas durable. Il est temps de poser des gestes concrets pour lutter contre les changements climatiques et les émissions provenant du domaine des transports.

L’avis des experts est clair; pour réduire les gaz à effet de serre et lutter contre les changements climatiques, nous devons poser des gestes concrets pour réduire la consommation d’essence et d’énergies fossiles. C’est pour ces raisons que le Parti Vert du Québec propose d’augmenter le prix du carbone à 200$ la tonne en 2019 avec une augmentation de 25$ par année par la suite. Toutefois, l’augmentation du prix de carbone doit tenir compte des réalités économiques des personnes, des familles et des régions. Voici pourquoi nous appuyons un système de raisonnement qui permettra une gestion plus équitable du prix du carbone.

Nous proposons d’offrir une exemption du prix du carbone à chaque résident du Québec. Le nombre de litres d’essence exempté sera déterminé en fonction de la proximité des résidents au transport en commun et de leur capacité à réduire leurs émissions. Les enfants auront également droit à une exemption. Cela permettra, par exemple, aux familles qui habitent en région de recevoir un grand nombre de litres d’exemption alors qu’une personne qui habite dans la métropole à proximité du transport en commun recevra une exemption beaucoup plus restreinte. De plus, ce changement sera jumelé avec un étalement majeur du réseau de transport en commun qui sera désormais gratuit, fréquent, rapide et confortable.

Les litres d’essence exemptés de la taxe carbone seront accordés sur une base mensuelle et chaque résident aura une carte carbone. En présentant la carte carbone aux détaillants d’essence, le prix du carbone sera déduit de la facture directement à la pompe. Chaque litre d’essence acheté qui dépasse l’exemption sera assujetti au prix sur le carbone qui sera d’environ $0.46 le litre. L’argent provenant du prix carbone sera injecté dans le Fonds vert du Québec et servira au financement des transports en commun. Nous prévoyons exempter 40% des achats d’essence lors de la première année et de diminuer progressivement les exemptions par la suite. Cela permettra à l’État québécois de générer $2.7 milliards de dollars en revenus pour le transport en commun dès la première année.

Éliminer les combustibles fossiles dans le chauffage des immeubles

Au Québec, un grand nombre d’immeubles sont chauffés avec du mazout et du gaz naturel. Ces énergies fossiles sont facilement remplaçables avec du chauffage électrique et de la géothermie. Alors que le Québec est en surplus d’électricité et que les nouveaux projets éoliens visent à augmenter notre capacité de production, le remplacement des combustibles dans le chauffage des immeubles devrait être une priorité. Le Parti Vert du Québec appuie des subventions importantes qui nous permettront d’éliminer complètement la consommation d’énergies fossiles pour le chauffage résidentiel, industriel et commercial d’ici 2025.

Instaurer un moratoire sur toute nouvelle infrastructure pétrolière  

La multiplication des infrastructures pétrolières est incompatible avec la lutte contre les changements climatiques. C’est pour cette raison que le Parti Vert du Québec s’oppose à tout projet d’oléoduc, de port pétrolier et d’autres infractions semblables tels que les forages et les projets d’extraction ou d’exploitation. La construction de nouvelles infrastructures du type liera l’économie du Québec à une industrie en déclin pour des décennies à venir. Le PVQ se positionne également en faveur d’une interdiction de l’exploitation pétrolière sur le territoire québécois.

Abolir l’ensemble des subventions et des investissements publics dans l’industrie pétrolière

Le Québec dépense aux alentours de $300 millions de dollars par année en subventions à l’industrie pétrolière. Selon le Parti Vert du Québec et l’ensemble du mouvement écologiste, ces subventions doivent être abolies dès maintenant. Ces subventions empêchent le Québec de progresser vers une véritable transition énergétique et seraient mieux investies dans la transition énergétique et le soutien aux initiatives vertes.

Test climat pour tout nouveau projet gouvernemental

Chaque projet industriel vient avec des émissions de GES. À l’heure actuelle, le gouvernement ne comptabilise pas les émissions associées avec les grands projets au Québec. L’information associée à ces émissions est essentielle pour toute prise de décision sur les mérites d’un projet. Pour ces raisons, un gouvernement du Parti Vert instaurera un Test climat pour tout nouveau projet gouvernemental au Québec.

Transports en commun rapides, efficaces et gratuits

Le Parti Vert du Québec propose de rendre le transport en commun plus rapide, confortable, efficace et abordable que les automobiles privées. Pour y arriver, nous proposons une expansion massive du réseau combinée avec la gratuité du service. La gratuité du transport en commun sera un levier financier important qui visera à faire augmenter le nombre d’utilisateurs. Cette hausse d’utilisation permettra aux sociétés de transports d’augmenter la fréquence des services améliorant ainsi la rapidité et l’efficacité du service.

Le virage de société en question sera principalement financé par une taxe sur le carbone, appliquée sur l’essence, ainsi que des mesures pour décourager l’achat des véhicules énergivores.

Révolutionner les transports actifs au Québec

Le Parti Vert du Québec propose d’investir $250 millions par année dans le développement des infrastructures cyclables et piétonnières à travers le Québec afin d’encourager les transports actifs, d’augmenter la sécurité des utilisateurs et d’améliorer la santé de la population. Cela passe par la construction de nouvelles pistes cyclables, des changements à l’aménagement urbain et des subventions pour les équipements sportifs.

Construction d’un réseau de train à grande vitesse

En ce qui concerne les transports interurbains entre les villes du Québec, le Parti Vert appuie le train à grande vitesse proposé par VIA Rail, avec quelques bonifications. Nous proposons de joindre Gatineau, Laval, Montréal, Trois-Rivières, Québec, Saguenay, Matane, Gaspé, Sherbrooke et Drummondville à ce réseau. Le projet sera public, fonctionnera à base d’électricité renouvelable et offrira un service abordable, plus avantageux que le recours à l’automobile privée.

Autopartage

Le Parti Vert veut encourager les services d’autopartage afin de réduire le nombre de véhicules sur la route en offrant des alternatives à la possession de véhicules privées. Les règlements en vigueur actuellement sont désuets et ne permettent pas le développement des alternatives à l’automobile. Le PVQ s’appuie sur le rapport préparé par Équiterre pour formuler les points proposés dans sa plateforme.

  • Moderniser les politiques et règlements en vigueur en collaboration avec l’industrie. Certaines barrières nuisent au développement des services d’autopartage, notamment le montant maximal autorisé pour les services de covoiturage.
  • Harmoniser les services de transports. Les différentes options de transports relèvent de différents ministères et paliers de gouvernement. Combiner les efforts dans le transport permettrait une vision harmonisée et durable avec des objectifs précis. Les partenariats entre les différents services de transports ont aussi permis un meilleur service aux usagers en permettant par exemple de réduire les frais d’abonnement (STM et Communauto notamment).
  • Implanter des mesures incitatives pour aider l’industrie. Des mesures financières pourraient par exemple inclure l’allégement des frais des services d’abonnements, des crédits d’impôts pour l’abonnement à un tel service, la diminution des prix de stationnement pour l’autopartage, ou encore davantage d’incitatifs pour l’achat de véhicules électriques.
  • Assurer une offre qui permet de répondre aux besoins des utilisateurs. Par exemple, à l’heure actuelle, il est très difficile d’utiliser le système d’autopartage pour aller d’une municipalité à une autre.

Électrification des transports en commun  

Les trains de banlieue, les nouvelles infrastructures ferroviaires, les autobus et les tramways présentent tous des options d’électrification sans avoir recours aux batteries. Dans les grandes villes, nous appuyons l’alimentation des autobus par fils aériens. Brancher le courant directement sur les transports en commun est une manière efficace de réduire nos GES toute en évitant les effets néfastes des batteries sur l’environnement.

Politique sur les véhicules électriques

Bien que la plupart des véhicules électriques alimentés avec l’hydro-électricité émettent moins de GES que les véhicules qui fonctionnent au pétrole, leur impact écologique est important et ne doit pas être négligé. Le bilan environnemental des véhicules électriques est surtout lourd sur le plan minier et a des effets néfastes sur l’eau de surface et l’aménagement du territoire.

Au Québec, plusieurs entreprises privées proposent de creuser de nouvelles mines de terres rares afin de produire des batteries de véhicules électriques. Ce processus toxique consomme une quantité astronomique d’eau potable. De plus, le processus d’extraction chimique implique le stockage de déchets, la création de bassins de décantation et même de la pollution radioactive.

Les experts le disent, simplement convertir le parc automobile à l’électrique n’est pas une solution durable. Pour respecter les limites de nos écosystèmes et de notre atmosphère, nous devons réduire massivement notre recours à l’automobile privée, et ce, peu importe le type d’énergie utilisée.

Selon le Parti Vert du Québec, le gouvernement du Québec accorde actuellement une trop grande place aux véhicules électriques dans la transition énergétique. Il est trompeur d’affirmer que l’électrification des véhicules privés réglera les problèmes écologiques de notre mode de transport. Il faut plutôt lutter agressivement contre l’usage individuel de l’auto et privilégier le transport en commun à tout prix.

Selon nous, les subventions actuelles qui vont jusqu’à 8,000$ pour chaque véhicule électrique acheté au Québec, sachant qu’elles sont plus rarement abordables, ne sont pas une bonne utilisation des fonds publics réservés à la transition énergétique. Sur le plan économique, les subventions font en sorte que les fabricants automobiles haussent leurs prix en fonction de celles-ci.

Pour ces raisons, le Parti Vert du Québec propose d’abolir les subventions à l’achat de véhicules électriques et d’investir ces sommes dans la collectivité, c’est-à-dire les infrastructures de transport en commun urbain et interurbain. La meilleure façon d’encourager l’adoption des véhicules électriques est d’obliger les fabricants automobiles à vendre un pourcentage prédéterminé de celles-ci. Une coalition de groupes écologistes revendique que 50% des voitures soient électriques d’ici l’année 2025. Nous sommes favorables aux subventions des bornes de recharge afin de permettre aux citoyens de faire l’usage de véhicules électriques en s’appuyant sur un réseau de recharge adéquat.  Tout nouvel immeuble devrait également permettre de facilement installer une ou des bornes de recharge pour véhicules électriques. Le code du bâtiment devrait aussi en tenir compte.

Projets de transport en commun spécifiques au grand Montréal

Le Parti Vert du Québec croit que des projets ambitieux de développement du transport en commun permettraient de décongestionner les grands centres tout en permettant d’économiser sur l’entretien du réseau routier à long terme. Le PVQ croit qu’une approche harmonisée du transport permettrait l’atteinte d’objectifs précis et un meilleur investissement des ressources. Alors que plusieurs projets de transports en commun sont à l’étude, nous devons nous servir des données probantes, des différentes études et des besoins des grands centres pour choisir les projets qui seront sélectionnés.

  • Développer la ligne rose. La construction de la ligne rose permettrait non seulement de pallier aux problèmes de surcharge de la ligne verte et orange, mais également de relier certains quartiers où le déplacement est extrêmement laborieux. Cette ligne permettrait de faciliter l’accès à l’emploi et contribuerait au développement économique des régions touchées.

Décourager l’utilisation des grands véhicules

Au Québec, les consommateurs ont tendance à acheter de plus en plus de grands véhicules énergivores. En 2017, le deux tiers des véhicules neufs vendus au Québec étaient des camions légers (VUS ou fourgonnette) et notre consommation d’essence n’a jamais été plus élevée qu’en 2017, où nous avons consommé près de 10 milliards de litres d’essence. Cette tendance doit changer rapidement. Les Québécois-es sont en train de payer de plus en plus pour des véhicules de moins en moins efficaces. En effet, l’achat de véhicules neufs coûte 16.5 milliards aux Québécois-es chaque année. Les dépenses pour le transport privé sont la deuxième source de dépense de nos citoyens-ennes, seulement devancée par le logement.

Pour lutter contre cette nouvelle tendance, le Parti Vert du Québec appuie une tarification de l’immatriculation basée sur le poids et la cylindrée des véhicules. Sous un gouvernement vert, il sera significativement plus cher d’acheter et d’immatriculer de grands véhicules énergivores. Les véhicules compacts, électriques et hybrides seront privilégiés dans le calcul des frais d’immatriculation.

Zones urbaines sans voitures dans les 30 plus grandes villes du Québec

Obliger les 30 plus grandes villes du Québec à aménager des zones sans voiture aux cœurs de leur centre-ville. Elles pourront se fier à de généreuses subventions provinciales pour la mise en place d’aménagements favorisant les piétons et le transport actif.

Abolir les barrières législatives au covoiturage

Le covoiturage est une partie essentielle de la réduction de notre consommation de pétrole. Malgré ce fait, le Québec impose des balises strictes qui empêchent toute personne de tirer profit du covoiturage, c’est-à-dire qu’une personne peut accepter des passagers dans son véhicule à condition qu’il ne charge que le prix de l’essence et les frais associés au véhicule. Autrement dit, le chauffeur n’a pas le droit de recevoir une rémunération ou d’être compensé monétairement pour avoir accepté des passagers. Cela fait en sorte que les applications de covoiturage tardent à se développer, car ils ne peuvent pas opérer de façon commerciale. Le Parti Vert du Québec appuie un cadre réglementaire qui encourage le covoiturage, qui reconnaît qu’il est tout à fait raisonnable de compenser les chauffeurs pour leur service et que l’auto solo est une source d’émissions astronomiques et une nuisance à la lutte contre les changements climatiques.

Politique de lutte contre l’étalement urbain

Le Parti Vert du Québec appuie la mise en place d’une politique nationale d’aménagement du territoire et d’urbanisme afin d’assurer une cohérence des actions de l’État et des municipalités favorisant l’atteinte des grands objectifs nationaux en termes d’environnement, de santé, d’efficacité énergétique et plus.

Protection des espaces verts en milieu urbain

Le Parti Vert du Québec s’engage à favoriser la densification des milieux urbains tout en protégeant les espaces verts. Nous sommes de l’avis que les terrains sous-exploités pourraient être mis en valeur pour combler les besoins de développement. Il s’agit également d’un moyen efficace pour lutter contre les îlots de chaleur.

  • Favoriser les initiatives des diverses organisations qui militent pour verdir les villes telles que la Société de Verdissement du Montréal métropolitain (Soverdi), le Regroupement des éco-quartiers et l’Alliance Forêt Urbaine qui mettent sur pied divers programmes tels qu’Un arbre pour mon quartier.
  • Favoriser l’implication de l’ensemble des acteurs pour verdir les espaces urbains. Qu’ils soient des citoyens, des entreprises privées ou des OBNL, tous doivent agir pour contribuer à verdir les villes.

Normes pour nouvelles constructions

Le PVQ veut exiger que toute nouvelle construction suive les normes LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) et si possible les principes d’immeubles passifs. Plus particulièrement, les immeubles seraient orientés pour maximiser l’efficacité énergétique, profiter de l’énergie solaire, être bien isolé et avoir recours à la géothermie lorsque possible.

Mise à niveau des immeubles existants

Le Parti Vert du Québec appuie un vaste programme d’efficacité énergétique qui offrira des subventions importantes afin d’aider les propriétaires de mieux isoler les immeubles, à remplacer le chauffage basé sur les énergies fossiles par l’électricité et mettre en place des projets d’énergie renouvelables.

Énergies renouvelables

Le Parti Vert du Québec appuie des programmes de subventions et de prêts sans intérêts pour étaler massivement les technologies d’énergie solaire, de géothermie et d’éoliens à domicile afin de réduire notre empreinte écologique et favoriser le développement durable.

Modifier les tarifs d’électricité pour les rendre plus écologiques et équitables

Le Parti Vert du Québec propose d’offrir une quantité de base d’électricité gratuite à chaque citoyen-ne-s et de facturer uniquement l’utilisation supérieure à cette quantité. Cette politique aura pour effet de décourager la surconsommation tout en allégeant le fardeau fiscal des consommateurs résidentiels. Pour les entreprises qui sont de grandes consommatrices, elles devront payer des tarifs beaucoup plus élevés qu’à l’heure actuelle.

Investir massivement dans la biogazéification des eaux usées

Capter et réutiliser les émissions des sites d’enfouissement existants

Investir massivement dans le recyclage local et l’économie circulaire

Réduire la consommation de biens avec l’écotaxe

Lutter contre l’obsolescence programmée

Bannir les objets à usage unique (pailles, tasses, assiettes, ustensiles, sacs…) et lutter contre le suremballage

 


CONCLUSION

Malgré l’urgence de la situation, les changements climatiques ne constituent malheureusement pas l’enjeu majeur de la campagne.

Pour la CAQ et le PLQ, il s’agit d’un sujet parmi d’autres. Ne proposant que des mesures trop peu ambitieuses, ces partis n’offrent pas de plan réaliste pour s’affranchir des énergies fossiles ni pour s’adapter aux changements climatiques. L’objectif en filigrane de ces deux programmes demeure la poursuite de la croissance économique, à laquelle on tentera, tant que faire se peut, de donner à l’occasion un vernis vert.

Si le Parti Québécois entend « placer la lutte contre les changements climatiques au sommet des priorités de l’État », son programme ne contient pas de mesures  révolutionnaires. Notons néanmoins que le PQ veut imposer un test climat pour tous les projets majeurs bénéficiant d’un financement public et que, avec son Grand déblocage, il présente la proposition la plus intéressante en transports pour la grande région de Montréal.

Le Parti Vert et Québec Solidaire présentent les programmes les plus étoffés. Tous deux visent la neutralité carbone d’ici 2050 et proposent à cet effet des mesures plus audacieuses, comme un système de bonus-malus pour décourager l’acquisition des véhicules énergivores. Le PVQ va même jusqu’à proposer le rationnement de l’essence. Ces mesures peuvent paraître draconiennes et rebuter l’électeur moyen. Toutefois, dès que l’on est convaincu qu’il faut s’affranchir des combustibles fossiles, on comprend qu’elles sont nécessaires.

Bien que le résultat final des élections ne sera connu que le soir du premier octobre, on peut déjà prédire que les partis qui ont les meilleurs programmes de lutte aux changements climatiques n’ont pratiquement aucune chance de prendre le pouvoir. Le meilleur scénario plausible demeure donc un gouvernement minoritaire et la balance du pouvoir détenue par Québec Solidaire et, peut-être, le Parti Vert.

En terminant, une chose est sûre : plus que jamais, il importe de nous impliquer dans la campagne électorale et d’aller voter !

 


 

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