Nous reproduisons ici un commentaire de Philippe Bourke, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, écrit alors qu’il assistait à la COP22 à Marrakeck.
C’est la politique et la diplomatie qui gouvernent l’agenda de la COP. On se laisse souvent emporter à force d’écouter les beaux discours et les belles promesses. Et puis il y a les discussions bilatérales, les alliances, les petits compromis. Résultat: l’ambition se dilue tranquillement dans la règle des petits pas. Bref, on tombe rapidement (et trop facilement) dans l’optimisme joyeux.
Et puis paf !, la réalité nous rattrape.
Michiel Shaeffer, docteur en biophysique et directeur scientifique de Climate Analytics, a fait une présentation d’une limpidité exemplaire lors d’un panel organisé sur le thème: Que veut dire 1,5 degrés pour les secteurs énergivores de l’économie?
Vous le savez, l’Accord de Paris vise à limiter à 2˚C le réchauffement de l’atmosphère terrestre, et à tout tenter pour le restreindre à 1,5˚C. Qu’est-ce que ça signifie concrètement? Qu’est-ce qu’est-ce qu’un pays comme le Canada doit faire pour y parvenir? Qu’en est-il pour les entreprises qui œuvrent dans des secteurs qui émettent beaucoup de GES ? Et pour vous et moi?
Et bien voici deux exemples de l’ampleur de la tâche que nous avons devant nous, c’est à donner le vertige.
- Plus aucune nouvelle centrale au charbon ne devra être construite à partir d’aujourd’hui (M. Trump a promis pendant sa campagne de supprimer les mesures rendant obsolètes les vieilles centrales au charbon, donc de relancer les centrales au charbon qui ont été fermées au cours des dernières années aux États-Unis) ;
- Plus aucune nouvelle voiture à essence ne devra être vendue à partir de 2035 (il s’en vend plus de 500 000 chaque année rien qu’au Québec).
Une autre façon de voir ce que représente vraiment le défi climatique actuel, c’est de comparer les tendances actuelles en termes d’émissions de GES par rapport à ce qui est promis et à ce qu’il faudrait faire. Dans le schéma ci-dessous,
- En gris : ce vers quoi on se dirige si rien n’est fait (4,1 à 4,8˚C)
- En bleu : ce qui va arriver si les États atteignent les objectifs qu’ils se sont fixés dans leur politique actuelle (3,3 à 3,9˚C)
- En rouge : ce qui nous attend si les engagements pris à Paris se concrétisent en action (2,5 à 3,9˚C)
- En jaune et vert : ce qu’il faut faire pour atteindre la cible de l’Accord de Paris (sous 2˚C)
Allez ! On se retrousse les manches. Plus de temps à perdre !
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