Nous publions ici un communiqué de presse relatant l’intervention de la députée Manon Massé relativement au projet de réseau électrique métropolitain.
Le 8 novembre 2016, Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques et porte-parole de Québec solidaire en matière de transports, a interpelé le ministre Laurent Lessard sur le dossier du Réseau électrique métropolitain. Le gouvernement libéral a manqué une belle occasion de répondre aux préoccupations du public concernant ce projet qui, dans sa forme actuelle, risque de poser de nombreux problèmes au Québec et pour longtemps.
«Le ministre Lessard a refusé de reconnaître les nombreuses zones d’ombre du REM et balaye du revers de la main toutes les critiques face à ce projet mal conçu. Force est de constater que ce projet n’est que du tape-à-l’œil, un lapin sorti du chapeau libéral. Il n’a pas été planifié selon une vision globale du transport collectif dans la grande région de Montréal et ne répondra pas aux véritables besoins identifiés par les acteurs du milieu », affirme Manon Massé.
Québec solidaire demande au gouvernement Couillard d’expliquer s’il a privilégié ce projet sur d’autres projets de transport collectif plus prioritaires en raison de motivations strictement électoralistes. «Pour nous, c’est clair. Nous sommes devant un projet politique. Doit-on rappeler qu’à l’exception d’une seule, toutes les stations du REM prévues sont dans des circonscriptions libérales. Le projet favorisera l’étalement urbain en plus de menacer les terres agricoles. Les seuls vrais gagnants de ce type de projets, ce seront les promoteurs immobiliers. D’autant que le REM posera des défis d’intermodalités parce que la technologie ne cohabite pas avec nos actuelles infrastructures de transports, ce qui signifie concrètement pour les gens, plus de transferts, plus de frais, plus de temps. Est-ce que les automobilistes accepteront d’abandonner leur voiture pour embarquer dans le REM dans ces conditions? À Longueuil, on nous promet depuis toujours la prolongation de la ligne jaune du métro. Avec toutes les sommes investies dans le REM et celles encore inconnues que devront verser les villes, est-ce qu’on doit enterrer pour toujours le prolongement de la ligne jaune à Longueuil?» demande Carl Lévesque, le candidat de Québec solidaire dans Marie-Victorin présent à l’Assemblée nationale pour l’interpellation.
Québec solidaire presse le gouvernement Couillard de modifier en profondeur ce projet très risqué plutôt que d’appuyer sur l’accélérateur comme il le fait présentement. Les problèmes identifiés doivent trouver des réponses avant que le REM aille de l’avant. «L’attitude du gouvernement aujourd’hui confirme nos pires craintes. Sur le plan environnemental, le projet ne tient pas la route. Malgré le fait qu’il sera électrique, le REM ne contribuera pas à la réduction des GES. La Caisse de dépôt et placement du Québec l’a d’ailleurs admis : ce n’est pas dans son mandat. Et comme s’il fallait en rajouter, ce projet est une façon détournée pour privatiser, lentement, mais surement, nos infrastructures de transport collectif. C’est un partenariat public-privé nouveau genre. Les objectifs de rendement élevé pourraient faire augmenter de façon démesurée la tarification et nuire à l’achalandage », déplore Mme Massé.
Québec solidaire demande aussi au gouvernement de démontrer que les contrats accordés dans le cadre du REM ne pourront pas être la cible de collusion ou de corruption. Les mécanismes mis en place depuis la Commission Charbonneau pourraient ne pas être utilisés puisque le promoteur du projet est la CDPQ. «Au lendemain des révélations entourant les scandales de la Société immobilière du Québec, le Parti libéral devrait y penser à deux fois quand il investit l’argent des Québécois et Québécoises pour des projets monstres comme celui-là. La priorité numéro un en transport collectif devrait être de relancer le financement des infrastructures publiques déjà existantes pour bonifier l’offre plutôt que de privilégier des technologies lourdes et coûteuses pour épater la galerie. Les ingrédients sont réunis pour un fiasco sur le dos de la population… encore!» se scandalise la députée solidaire.
La députée solidaire invite la population à signer la pétition en ligne contre le REM qu’elle marraine sur le site de l’Assemblée nationale.