Alors que le promoteur de Royalmount a présenté aujourd’hui ce qu’il qualifie de « nouvelle » version du projet, plusieurs collectifs citoyens s’inquiètent toujours des effets néfastes de ce dernier tant du point de vue environnemental, social, urbanistique que sur la santé de la population. Considérant que la construction du centre commercial est déjà commencée et que le zonage interdise toujours toute construction résidentielle, comment le promoteur peut-il garantir la concrétisation du « milieu de vie complet et éco-innovant » qu’il promet ?
« La mobilisation citoyenne a porté fruits car sans elle il n’y aurait pas eu de changements ! Malheureusement, les quelques efforts mis en place sont loin d’être satisfaisants pour compenser de manière viable tous les effets sur la congestion. Nous allons donc continuer à nous mobiliser tant que la proposition ne sera pas réellement satisfaisante et que le déficit démocratique ne sera pas comblé. »
Pierre Avignon, porte-parole Royalmount : royalment contre
« La présentation des résultats de la consultation publique, qui s’est faite aujourd’hui derrière des portes closes aux citoyens illustre bien comment le projet est géré depuis les débuts : sans transparence et sans réelle consultation. À peine une centaine de citoyens ont été consultés dans le cadre d’une démarche qui se dit « novatrice » ; les citoyens sont en droit de se questionner sur le bien-fondé de cette consultation. Plusieurs idées réellement inspirantes sont pourtant présentes dans les discussions entre citoyens. »
Alix Ruhlmann, ambassadrice du collectif citoyen Notre 15/40
« Malgré des efforts louables, les améliorations à la pièce du projet ne résolvent pas les problèmes environnementaux de fonds soulevés par une telle infrastructure : les émissions de GES et la surproduction. Nous sommes en situation d’urgence climatique. On ne peut pas penser la gestion de l’environnement en prenant seulement en compte les impacts in situ. Quant aux mesures d’atténuation de la congestion proposées par Carbonleo, elles sont bien en deçà de ce que recommande le rapport Joncas-Adenot et personne ne sait encore qui aura à les payer : l’investisseur privé international ou les contribuables ? »
Jean-François Boisvert, Coalition climat Montréal.
Pourquoi un moratoire est-il nécessaire ?
La mise en place d’une zone d’intervention spéciale qui mènerait, de facto, à un moratoire permettrait de prendre le temps de développer – avec les citoyens cette fois-ci – un véritable écoquartier. Il permettrait également de procéder aux études nécessaires permettant d’assurer la cohésion du développement commercial et des projets environnants comme celui du secteur Namur-Hippodrome.
Les modifications présentées aujourd’hui nous incitent à renouveler notre demande auprès du gouvernement en vue de l’établissement d’un moratoire sur ce projet. La population de la grande région montréalaise et notamment des arrondissements et des villes limitrophes ne pourront supporter un tel développement sans que les infrastructures de mobilité soient préalablement développées et financées largement par le promoteur et l’administration de Ville Mont-Royal qui l’a autorisé aux dépens de ses voisins. Il ne suffit pas de bâtir des toits verts, d’assurer une bonne utilisation de l’énergie in situ ou encore d’offrir des bornes de recharges pour les autos électriques pour compenser les dizaines de milliers de tonnes de CO2 qui seront générées par les plusieurs dizaine de milliers de déplacements quotidiens vers un centre commercial inutile et même nuisible dans le contexte actuel de crise climatique.
L’action citoyenne se poursuit : rendez-vous samedi le 14 mars 13h au Square Victoria devant les bureaux du Ministère des transport.